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A l’heure d’écrire ces lignes, l’État belge manque plus que jamais à son devoir de protéger les enfants en migration, certains d’entre eux ayant même été obligés de dormir en rue. La plupart du temps, dans le brouhaha médiatique sur la « crise migratoire », qui est plutôt une crise de l’accueil, leurs voix restent inaudibles. Pourtant, lorsqu’on prend le temps de les écouter, les enfants s’expriment sur les violences qu’ils vivent quand ils arrivent en Belgique, parfois très jeunes, seuls, déjà traumatisés par leur trajet d’exil. 15 associations* de défense des droits des personnes migrantes et de défense des enfants, ainsi que des travailleurs de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (protection internationale) publient une bande dessinée. Basée sur des centaines de témoignages de terrain, « Quel monde pour moi ? » fait résonner la voix des enfants pour que leur parole soit enfin entendue. Le message : un enfant migrant est, avant tout et par-dessus tout, un enfant.

Des facteurs de vulnérabilité uniques

La moitié des réfugiés dans le monde sont des enfants(1) et l’Europe n’accueille qu’une très faible partie d’entre eux(2). En Belgique, environ un tiers des personnes en demande de protection internationale sont des enfants(3) et nombreux(4) sont ceux qui arrivent seuls en ayant parfois quitté leur pays sans leurs parents, ou perdu leur famille au cours du trajet. Ces enfants, qu’ils soient seuls ou en famille, ont besoin de protection tant du fait de leur jeune âge que de la violence qu’ils vivent sur leur parcours d’exil.

Quelles violences ?

Au fil des planches, la bande dessinée pointe les nombreuses violences auxquelles sont confrontées les enfants en migration. Parmi celles-ci :

  • Les procédures de protection sont trop longues et laissent les enfants dans le doute. Ils doivent répéter leur histoire à plusieurs personnes, ce qui réactive à chaque fois les traumatismes.
  • Ils manquent souvent d’informations compréhensibles, et se retrouvent perdus dans ce grand système où ils sont trop peu écoutés.
  • L’âge de nombreux enfants est remis en question lorsqu’ils se déclarent mineurs, et la méthode utilisée pour déterminer leur âge officiel est invasive et peu fiable.
  • Il y a de fortes discriminations faites entre les enfants, basées notamment sur la nationalité ou le genre.
  • Les enfants qui demandent la protection internationale sont majoritairement accueillis dans de grands centres qui ne sont souvent pas adaptés à leurs besoins et où leur sécurité et leur bien-être ne sont pas garantis.

Les 37 dessins de la BD ne suffisent pas à illustrer le nombre de violences impactant ces enfants qui, après leur trajet, sont à la recherche de sécurité et de stabilité.

À qui s'adresse cette BD ?

Chaque jour, des acteurs institutionnels, associatifs et de terrain sont témoins des violences que subissent les enfants en migration, et de leurs conséquences désastreuses. Dans cette BD, ensemble, ils les dénoncent et appellent les décideurs politiques à adopter rapidement des solutions pour que les pratiques changent.

Facilement lisible, l’ouvrage s’adresse aussi au grand public. De nombreuses cartes postales inspirées des planches de la BD seront diffusées dans 200 lieux de Bruxelles en novembre et en décembre 2022 : restaurants, bars, cinémas, hautes écoles, librairies, théâtres… La bande dessinée peut être consultée gratuitement en ligne via. Une version papier peut aussi être commandée au prix de 7 euros. Les bénéfices serviront entièrement à financer les actions DEI Belgique. Défense des Enfants International (DEI) Belgique est la section belge d’un mouvement mondial fondé en 1979 et actif dans notre pays depuis 1992. Notre objectif est faire progresser, protéger et défendre les droits des enfants.

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Signataires de la bande dessinée

BXLRefugees Plateforme citoyenne, le Céré, Défense des Enfants International (DEI) Belgique, le Délégué Général aux Droits de l’Enfant, ECPAT, Esperanto, GAMS, Médecins sans Frontières MSF Belgique, PAG-ASA, la Plateforme liégeoise sur les mariages forcés et les violences liées à l'honneur, la Plateforme mineurs en exil, le Service Droit des Jeunes AMO Bruxelles, le Service Droit des Jeunes AMO Liège, le Service de prévention de l’aide à la jeunesse de l’arrondissement de Bruxelles, Vluchtelingenwerk Vlaanderen… et des travailleurs de centres d’accueil pour personnes en migration.

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Note : l’utilisation du genre masculin a été adoptée pour faciliter la lecture mais n’a aucune intention discriminatoire

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(1) Communiqué de presse UNICEF, 17 juin 2022: Près de 37 millions d’enfants sont déplacés dans le monde, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré 

(2) 83% des réfugiés sont accueillis dans des pays en développement, Global Trends on Forced Displacement, 2021, UNHCR 

(3) Fin 2021, le réseau d’accueil était occupé à 33% par des mineurs, soit environ 9700 enfants. Fedasil, Bilan 2021 Accueil - Réinstallation - Retour volontaire 

(4) On parle alors de MENA (mineurs étrangers non accompagnés). Au 1er novembre 2022, ils représentent 9% des personnes accueillies, soit 2700 MENA. Fedasil : accueil, chiffres