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Communiqué de presse du 12 mai 2021

 

Enfants belges en Irak et en Syrie – L’inertie assassine du gouvernement belge

 

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Le 7 mai, la presse annonçait la mort de Yassine, un enfant belge de un an qui est né, a vécu et est donc décédé dans le camp de Al Hol, dans le Nord-Est de la Syrie, dans l’indifférence presque générale1 , et en particulier celle de notre Gouvernement.

 

« Des enfants meurent car le gouvernement ne met pas en œuvre ses engagements. Ce serait donc ça, la stratégie des autorités ? Attendre qu’ils meurent les uns après les autres ? Ou qu’ils atteignent la barre fatidique de 12 ans, fixée arbitrairement et illégalement par le Gouvernement ? » Benoit Van Keirsbilck, Directeur de Défense des Enfants International - Belgique

 

Ils seraient encore une soixantaine d’enfants liés à la Belgique2 , parmi les milliers recensés, à vivre dans des conditions sanitaires et sécuritaires que les mots ne peuvent plus correctement décrire. La dernière promesse du Premier ministre date du 4 mars dernier3 . Deux mois plus tard, aucun enfant n’est arrivé sur le sol belge. Yassine est mort. Si le premier ministre avait mis en œuvre son engagement, il aurait pu être sauvé.
Pendant combien de temps allons-nous devoir assister à ce décompte macabre et à cette stratégie du pourrissement ? Quand allons-nous assister à un sursaut au moins éthique, qui placera la vie des enfants et leur intérêt qualifié de supérieur au-dessus des intérêts des hommes et des femmes politiques incapables d’assumer leurs responsabilités ?


Nous ne pouvons plus et ne voulons plus attendre. Nous exigeons le rapatriement immédiat de tous les enfants belges de cet enfer. Cela fait maintenant plusieurs années que le Délégué général aux droits de l’enfant, les ONG, les agences des Nations Unies et même l’OCAM et le Parquet fédéral demandent qu’on passe à l’action.


Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre un jour de plus. Chaque jour supplémentaire passé dans les camps diminue la chance de survie de ces enfants et augmente les risques de radicalisation ainsi que de perte de leur trace, rendant l’espoir de les retrouver quasi nul. Chaque jour, la situation dans les camps est pire que la veille : meurtres, violences et insalubrité sont le quotidien des milliers de personnes qui occupent le camp d’Al Hol dans lequel résident la majorité des enfants belges. Ce sont des poudrières, des bombes à retardement. Ces camps ne sont pas une place pour un enfant.

Chaque enfant qui perd la vie est un rappel supplémentaire, insoutenable, des promesses et des engagements non tenus pour garantir le droit à la vie de ces enfants.

C’est pourquoi nous exigeons que la Belgique respecte ses obligations internationales et rapatrie sans délai la totalité des enfants belges – sans limite d’âge – en danger de mort dans le Nord-Est de la Syrie.
Ces enfants ne peuvent être séparés de leurs parents s’ils en ont, et il convient donc de rapatrier les familles entières, quitte à ce que leur mère ou leur père réponde devant la justice des actes qu’ils auraient commis.

 

Contact : Benoit Van Keirsbilck, Directeur de Défense des Enfants International – Belgique
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / +32 (0)497.420.777

 

 

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[1] Al Hol : Yassine, 1 an, mort dans l’indifférence occidentale - Tribune de Sébastien Boussois, chercheur en Sciences Politiques à l’ULB et Saliha Ben Ali, présidente de Save Belgium dans le Courier de l’Atlas.

[2] Rapport annuel du Délégué Général aux Droits de l’Enfant (DGDE) 2019-2020,  pp. 144-145.

[3] Déclaration du Premier ministre De Croo tenue le 4 mars 2021 en séance plénière.